Festival l'âge des possibles - exposition "Climatologie du vivant" - Léda Villetard
Exposition de la vitréenne Léda Villetard, 26 ans, plasticienne pointilliste et illustratrice.
"Je suis une jeune artiste autodidacte, née en 1995. J'ai grandi dans un environnement familial propice à la création, évoluant au milieu des toiles de ma mère et de mon grand-père, tout deux artistes-peintres. En les observant, j'ai su me démarquer, et créer un univers poétique et singulier, peuplé d’animaux étranges, de portraits énigmatiques, de chiens, de tortues et d’oiseaux. Je suis diplômée d'un Master recherche en cinéma. Je vis actuellement à Vitré (35).
“Climatologie du vivant”, ou comment “dépeindre”, littéralement, sur la toile, le vivant qui circule “en nous et hors de nous”, sous diverses formes : météorologiques, animales, végétales, ou simplement sensorielles. Rendre compte de la vie qui fait corps comme autant de “manières d’être vivant”, pour reprendre le titre du très bel essai philosophique et naturaliste de Baptiste Morizot (Manières d'être vivant, 2020). Sensorielle, colorée, abstraite parfois ou plus illustrative, la vie animale, à travers cette exposition, côtoie un environnement répondant aux changements climatiques des saisons qui organisent notre planète Terre. J’utilise de l’encre de Chine, des morceaux de collage et de l’acrylique pour constituer un univers pictural visible par le seul geste de mes deux mains. Couleurs vives étalées à même la toile ou le papier marouflé, côtoyant l’état d’un monde en pointillé, détails semblant fourmiller sur la toile.
La mer, l’eau, le ruissellement, côtoient la terre, le végétal, comme l’animal, la chaleur comme le froid irriguent un monde où les humains n’ont pas leur place. Ainsi, inscrire les animaux au cœur de l’art, c’est leur redonner leur importance première, et le devoir que nous avons de les préserver. Éloge du sauvage et du sensible, de la matière et de l’organique, à une époque où la Terre est oubliée au profit de l’avancée toujours plus grande du Capitalisme mondial et de son économie mortifère. Mais la Nature, grande martyre de notre époque, ne doit pas rester dans l’ombre. Elle doit se hisser dans le sommet des arts, se dégager des surfaces de béton qui l’emprisonne, pour qu’enfin on puisse la voir, la comprendre, l’écouter, l’aimer, la respecter. Et y habiter comme vivant parmi les vivants."